Un « C » au lieu d’un « K ». Le changement d’une lettre, d’une seule, et tout change, serez-vous à même de constater chez Mercedes la saison prochaine. La métamorphose de la GLK en GLC est révélatrice de cette volonté de repositionner ce modèle qui se trouvait jusqu’ici en marge de la concurrence.
Aussi bien le dire, la GLK détonnait dans l’univers policé des utilitaires compacts de luxe. En clair, on ne voyait pas très bien à quel modèle on devait le comparer. Un peu trop rustre, un peu trop carré, un peu trop étroit, la GLK semblait toujours manquer de quelque chose que la concurrence offrait. Plus maintenant.
Et cela se voit au premier coup d’oeil. Contrairement à son prédécesseur, la GLC n’arbore pas sciemment les marques de l’équerre sur sa carrosserie. Plus ample pour habiller une architecture à la fois plus haute et plus longue, il affiche désormais des proportions plus harmonieuses et plus à même de fendre l’air. À ce sujet, le constructeur allemand avance un Cx (coefficient de traînée aérodynamique) de l’ordre de 0,31.
Pratique à retenir, l’empattement s’est allongé de 118 millimètres par rapport au modèle précédent. Les porte-à -faux réduits et la déclivité du toit dynamisent la silhouette, qui pourra recevoir des marchepieds et offrir le choix entre trois carénages avant. Du moins en Europe. Au Canada, outre la version «standard», Mercedes entend proposer une version AMG. Celle-ci sera offerte ultérieurement et aura également droit à un bouclier avant exclusif, à en juger par les photos-espions qui circulent déjà sur l’internet. Celui-ci sera fortement échancré pour faire respirer le V8 suralimenté par deux turbos qui l’animera vraisemblablement.
Hélas, dans les trois cas, l’étoile à trois branches plantée au coeur de la calandre demeurera démesurément voyante. Quant à l’ensemble «hors route» qui se reconnaît notamment à son pare-chocs plus «creux» pour améliorer l’angle d’attaque en franchissement, sa présence au Canada paraît incertaine.
À armes égales
Le nouveau gabarit de l’utilitaire compact de Mercedes profite en premier lieu à l’habitabilité. Si l’on prête foi aux chiffres, les occupants de la banquette arrière bénéficient, par rapport à la défunte GLK, de 57 millimètres supplémentaires pour allonger les jambes. Et par rapport à la concurrence? Nettement plus compétitif, et ce, dans tous les domaines; mais comme ses rivales, la banquette est taillée pour n’accueillir confortablement que deux personnes. Ces dernières apprécieront la dimension accrue des portes antérieures, qui leur permettra d’accéder à leur place ou de s’en extraire plus aisément. Enfin, le volume utilitaire a été accru de manière importante et affiche une capacité de chargement de 580 litres (80 litres supplémentaires par rapport au GLK) derrière le dossier de la banquette, qui se fractionne en trois parties (40/20/40), ce qui contribue à sa modularité. Quant à l’accessibilité, elle n’a pas été négligée, puisque le seuil se trouve abaissé de 40 millimètres, toujours par rapport à la GLK, et le hayon motorisé s’ouvre – en option – en balayant le pied sous le pare-chocs. Une avancée inaugurée par Ford, doit-on rappeler.
La GLC promet aussi une ambiance plus raffinée, plus chaleureuse. En clair, beaucoup moins spartiate que celle qui régnait à bord de la GLK. Fortement inspiré de celui de la berline de Classe C, le dessin du tableau de bord séduit par la qualité et la mixité des matières qui le recouvrent, mais déplaît franchement pour la largeur excessive de la console centrale. Celle-ci, sans raison apparente – le levier de vitesse est monté sur la colonne de direction et le frein d’urgence loge dans la partie inférieure du tableau de bord -, rend les places avant incroyablement étriquées pour un véhicule de cette taille. Dommage, car les sièges sont confortables et faciles à ajuster.
Similaire aux autres modèles Mercedes, l’interface informatique du GLC permet de naviguer relativement aisément dans les menus et sous-menus qui s’affichent à l’écran. Rien de bien nouveau dans ce rayon. En revanche, dans le domaine acoustique, la GLC surprend très agréablement. En fait, il s’agit sans doute du multisegment compact de luxe le plus silencieux qu’il nous a été donné d’essayer à ce jour. Et peu importe la mécanique (essence ou diesel) logée sous le capot.
Le même triptyque
Sans surprise, la GLC allie aluminium et acier à haute résistance pour contenir son poids. À ce sujet, Mercedes prétend que l’usage de ces deux métaux a permis, à eux seuls, d’éliminer 50 kg à la structure. Trente autres kilos ont été soustraits en taillant dans le poids des accessoires et autres composantes, dont la boîte automatique qui, malgré ses 9 rapports, pèse 12 kg de moins que celle proposée sur la GLK et qui en comptait 7.
Au Canada, deux motorisations seront proposées, l’une à essence, l’autre diesel. Cette dernière comporte le même matricule (300), mais compte le suffixe d (en minuscule). Ces deux motorisations comptent quatre cylindres. Le V6 qu’étrennait la GLK a tiré sa révérence et sera remplacé en quelque sorte – en terme de puissance, s’entend – par une motorisation hybride (voir notre onglet).
La GLC pourra recevoir – mais à quel prix? – une suspension pneumatique Air Body Control et un système d’amortissement à pilotage électronique progressif baptisé ADS Plus.
En matière de sécurité, la GLC accueillera la plupart des systèmes du programme Intelligent Drive élaboré par le constructeur, en mesure de permettre une conduite assistée ou semi-autonome, c’est selon votre interprétation. Ce dispositif permet à la GLC de braquer, freiner, maintenir une distance raisonnable avec le véhicule qui vous précède. Chouette, mais cela ne vous donne pas le droit de rédiger des textos lorsque vous êtes aux commandes.
Dynamiquement parlant, la GLC se hisse au rang des meilleurs. La Macan de Porsche, voire la X3 de BMW, offrent un agrément de conduite supérieur à cette Mercedes, et ce, même en adoptant le mode Sport + qui maximise le rendement de ses composantes, les placent sur un pied d’alerte. Cela rend la conduite inutilement (et artificiellement, j’oserais dire) violente, même si la sonorité musclée des échappements laisse penser le contraire. Mieux vaut limiter ses choix aux autres modes de conduite, plus en adéquation avec la personnalité plutôt bourgeoise de ce modèle qui, dans sa configuration actuelle, n’aime pas particulièrement se faire «brasser». Dès que le sous-virage – tendance à tirer tout droit – se manifeste, l’intervention des aides à la conduite se fait immédiatement sentir.
Stable, la Mercedes GLC adore les lignes droites et les courbes à grand rayon. Les excursions hors route aussi. Soucieux de préserver le côté «je passe partout» de son prédécesseur, la GLC ne craint pas de jouer les aventuriers, comme nous avons été à même de le vérifier lors du lancement international de ce modèle. Mais en toute franchise, combien de propriétaires iront plonger d’aussi belles jantes dans la boue? Vous, peut-être?
Quant au choix mécanique, on préférera l’essence en raison de sa rondeur, de sa souplesse et de ses performances globales. Le turbodiesel représente une solution de choix pour les gros rouleurs (durabilité, économie et autonomie) et la formidable poussée de son couple. S’il faut choisir, l’essence représente à l’heure actuelle notre premier choix. Le seul choix à court terme, en effet, puisque la version diesel ne se retrouvera en salles d’exposition qu’un an après la sortie de la version à essence. Pour ceux et celles qui ont la possibilité d’attendre encore plus, la version hybride à prise rechargeable n’est pas mal non plus, mais encore une fois, à quel prix?
À ce sujet, le distributeur canadien ne dit mot sur les prix de ce nouveau venu, si ce n’est qu’il coûtera un peu plus cher à acquérir.
Plus
- Suspension pneumatique
- Boîte 9 vitesses
- Silence de roulement
Moins
- Dégagement à l’avant
- Prix à la hausse
- Mode Sport + inutile
Essentiel
- Marque/Modèle: Mercedes-Benz GLC
- Fourchette de prix: 50 000 $ (estimation)
- Frais de transport: nd
- Garantie de base: 4 ans/80 000 km
- Consommation réelle observée: 9,6 L/100 km
- Visible dans les concessions: Automne 2016
- Moteur (essence): L4 DACT 2 litres turbo
- Puissance: 241 ch à 5 500 tr/min
- Couple: 273 lb-pi entre 1300 et 4000 tr/min
- Poids: 1814 kg (estimation)
- Rapport poids-puissance: 7,5 kg/ch
- Mode: Intégral
- Transmission de série: Automatique 9 rapports
- Transmission optionnelle: Aucune
- Direction/Diamètre de braquage (m): Crémaillère/nd
- Freins (av-arr): Disque/Disque
- Pneus (av-arr): 235/60R18
- Capacité du réservoir/Essence recommandée: nd/Super
C’est encore loin, 2017?
La GLC 350 e (c’est son appellation) sera le cinquième véhicule hybride construit par Mercedes-Benz. Cette troisième déclinaison est appelée à entreprendre une carrière commerciale au cours de l’année 2017. C’est encore loin.
Cette hybride à prise rechargeable promet de parcourir 34 km en mode tout électrique et atteindre, toujours dans un silence de cathédrale et sans faire fumer ses échappements, une pointe de vitesse de 140 km/h. Largement suffisant pour notre réseau routier. Le moteur électrique d’une puissance équivalente à 116 chevaux se trouve couplé à un autre, essence celui-là , de 211 chevaux. Ce duo entraîne les quatre roues motrices par une boîte automatique à sept rapports.
Grimpée sur le train arrière, la batterie ampute près de la moitié du volume du coffre (350 L contre 580 L pour les versions essence et diesel) qui conserve néanmoins la même modularité. C’est l’un des prix à payer (l’autre sera à débourser à la caisse) pour bénéficier de la consommation mixte de ce groupe propulseur hybride homologué (normes européennes) à 2,6 L/100 km et limitant ses rejets de CO2 à 60g/km.
Mercedes avance aussi qu’il s’agit de la version la plus rapide avec un temps de 0-100 km/h abattu en 5,9 secondes.
Source : [30/07/2015] Éric LeFrançois, La Presse; Vidéo : Mercedes-Benz TV
Note : Les frais d’hébergement liés à ce reportage ont été payés par Mercedes-Benz Canada.